Installation
Le Sommeil du Juste
Installation, (peintures, photographies, toisons de laine)
Chapelle Saint Roch, Les Mées (04) - mai 2006.
Je ne peux fermer ni l’œil ni les yeux
me font face les yeux de ceux qui sous mes yeux tournent de l’œil et me font face des éclaboussures de chair saignante qui inondent la toile et me font face la mise à nue, l’extrême dénuement de ceux dont je ne vois que trop la vive tête de mort qui me fait face.
Sur le sol, à mes pieds, gisent les toisons bien réelles et molles, dépenaillées qui libèrent leur odeur de suint,
sauvées du sacrifice sériel et barbare qui s’est joué alors que je n’y étais pas, en dehors et loin de moi, désormais présent, sous la toile de mes yeux. me font face les camaïeux de roses déchiquetant leurs doux noms de fleurs. me font face le mystère de ces visages d’anges et d’agneaux. me fait face l’effarement de leurs yeux confondus
aux miens. sous son masque de peau, me font face mes yeux, les leurs, les miens en face du trou me donner à voir cela que je viens d’écrire.
Que voient-ils à travers leurs paupières de peinture ? que voient-ils que je ne vois pas et qu’ils ne sauraient voir si ce n’est l’image de la mort qui leur fait face, image que je leur tends tandis qu’ils me tendent la leur.ainsi tout cela qui me fait face et me figure organise un soutenable face à face avec le plus grand des mystères.
je suis voyante en état de voir en leur visage mon visage surpris à l’instant étroit qui mène de vie à trépas et au
cours duquel je puis saisir que tout Autre est moi. je ne peux dès lors me dérober ni détacher mes yeux de cet
œilleton qui leur tient lieu d’œil le regard s’engouffre je suis retournée retourner voir.
je ne peux fermer ni l’œil ni les yeux. je vois en face, en face de moi, dans ce face à face, dans ce leurre déployé, l’autre visage que je dissimule sous un masque de peau et qui est le mien, le nôtre, le vôtre, le leur.
L’image de l’autre, de l’autre et de moi, de l’autre en moi, de leur au-delà : moi, toujours, en ces quarante et quelques
kaléïdoscopales facettes que me renverraient, si nous étions à la foire, les jeux de miroirs d’un palais des glaces.
je ris de me voir si crue si nue en ce miroir tandis qu’un grand méchant leurre instaure un mouvement de va et
vient qui relie mes yeux aux leurs et des leurs aux miens.se peut-il que sous mes yeux la mort prenne vie ?
avec Jean Louis Laurain prendre ne serait rien sans rendre.
Hélène GRIMAUD
à Vaudenac, le 4 août 2006
Video Digne les Bains : Vidéo médiathèque de Digne les Bains
Vous oublierez, moi aussi d'ailleurs ![]() Installation, (peintures, sculptures, tourbe) |
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"17 octobre 61"
Peinture-installation in-situ à l'IUFM d'Aix-Marseille, site de Digne-les-Bains
du 16 janvier au 23 février 2007.
Aujourd¹hui où le devoir de mémoire (sélective) est en vogue,
allez savoir pourquoi
J-L Laurain a choisi de se rappeler cette nuit du 17 octobre 1961 à Paris.
En ce temps-là le général de Gaulle était président de la République;
Maurice Papon préfet de police...